ISBN/EAN 978-2-35935-407-2

30 €

288 pages

Format: 16 x 24

mars 2024

Rue Transnonain, 14 avril 1834

un massacre à la française

Au matin du 14 avril 1834, une douzaine de petits bourgeois parisiens sont massacrés à Paris, quartier Beaubourg, rue Transnonain n° 12. On connaît l’image de Daumier qui en fut la « mémoire » au sens rhétorique. L’affaire fort renseignée mais non élucidable dévoile la nature impériale de la monarchie constitutionnelle de Louis-Philippe et de la société sortie de la Révolution de 1830. Des réseaux se sont formés au sein de l’armée et des complicités se sont forgées à Alger avant d’infléchir les pratiques en métropole, en passant par Grenoble. Une bavure n’étant jamais fortuite, celle-ci peut s’inscrire dans ces « journées qui firent la France », dans la discrétion de règlements de compte multiples. Le tout fut joué et surjoué en un lieu de théâtre et comme au théâtre, ce qui donne à cette tragédie le parfum d’un simple drame.

Maïté Bouyssy, maître de conférences honoraire d’histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HDR, agrégée, normalienne, a travaillé en histoire culturelle du politique théorisant un moment politique frénétique (L’urgence, l’horreur et la démocratie : essai sur le moment frénétique français, 1824-1834, Publications de la Sorbonne, 2012). S’attachant à la signification des écritures improbables, celles du rapporteur du Comité de salut public (Une histoire culturelle de la Révolution, Le Salon imaginaire de Bertrand Barère, Publications de la Sorbonne, 2016), elle a identifié le manuscrit de La guerre des rues et des maisons du Maréchal Bugeaud (Jean-Paul Rocher, 1998, rééd. Chryséis). La rhétorique et l’image qui traversent la société du XIXe siècle sur des objets modestes l’ont portée à co-diriger Media de faïence, l’assiette historiée imprimée, 2012. Elle a été pendant plus de trente ans au comité de La Quinzaine littéraire puis d’En attendant Nadeau.