
La langue technique dans le « Trattato della cultura degli orti e giardini » de Giovanvittorio Soderini
Après des études de droit et de philosophie à Bologne, Giovanvittorio Soderini aurait participé à un complot contre les Médicis. Condamné à la décapitation, il est gracié par Ferdinand Ier et relégué à vie à Cédri, près de Volterra. Il y compose « des ouvrages estimés » sur l’agriculture qui nous sont parvenus sous la forme de volumes autographes conservés à la Bibliothèque Nationale de Florence. Le traité Della cultura degli orti e giardini est contenu dans le volume II. Aucune édition moderne (1814, 1903) ne comporte d’appareil critique, linguistique ou historique, ce qui rend une étude du genre de celle que nous présentons ici indispensable. Presque entièrement consacré à l’étude des néologismes lexicaux et sémantiques et sur les réalités qu’ils désignent, l’ouvrage met en lumière la contribution de Soderini à l’enrichissement de la langue agronomique italienne, le plus souvent par l’enregistrement de mots d’origine populaire circulant oralement. L’art des jardins est l’un des moyens privilégiés que les princes, les patriciens et la bourgeoisie marchande avaient à leur disposition pour exprimer leur statut social, leur richesse et leur pouvoir. Apparu au quinzième siècle dans les cours princières d’Italie, ce système à la fois technique et symbolique atteint son apogée dans la seconde moitié du seizième, franchit les Alpes et s’implante en France à la faveur des guerres d’Italie.