De l’université à l’entreprise : les métiers de l’interculturel

La prise en compte des diversités culturelles et de leurs effets sur l’individu et sur les groupes n’est pas nouvelle, mais la mondialisation a obligé les entreprises à rechercher – dans leur propre intérêt – des modalités appropriées pour les intégrer au bénéfice de leur stratégie de développement.
L’installation de filiales à l’étranger, les fusions, les acquisitions, les délocalisations ont montré – parfois au prix de cruels échecs – que la reconnaissance des représentations, des conventions et des valeurs des Autres est préférable à l’ignorance ou au déni. En effet, nos propres us et coutumes n’ont rien d’universel – ni aucun titre à y prétendre.
Dans les conflits en cours, locaux ou globaux, les « injustices culturelles » prennent le pas sur les affrontements socio-économiques et politiques classiques. L’heure est à l’équité de traitement des individus, au respect de leurs statuts personnels, principalement linguistiques, ethniques, de genre et de religion. Le respect de la part culturelle des droits de l’homme ne requiert aucune transformation du système. Davantage : outre le développement économique, il permet d’améliorer les relations entre les peuples.
La recherche universitaire en sciences humaines a évidemment un rôle important à jouer dans l’élaboration des théories, la vérification des méthodes, l’analyse empirique des données culturelles. Qu’est-ce qu’une culture ? Comment saisir les traits de sa propre culture ? Comment comprendre une culture ? Quelle gestion l’entreprise peut-elle promouvoir de la différence culturelle, quel en est le prix et quelles en sont les conséquences ?
Le présent ouvrage fait suite à L’Interculturel en entreprise : quelle(s) formation(s) ? (Lambert-Lucas, 2011). Il expose des points de vue théoriques (« 1re partie »), des observations et des témoignages sur la stratégie interculturelle des entreprises (« 2e partie »), des questions de communication verbale et comportementale posées par les différences de contexte culturel (« 3e partie ») et des expériences en matière de formation universitaire (« 4e partie »).